Nous retrouvons Jean-Chrétien Favreau pour parler de son logiciel de gestion de chantier Batimax. Je vous rappelle que ce logiciel étonnant est particulièrement puissant. Il peut être chaîné à des logiciels de CAO pour en récupérer des plans de constructions. Batimax est conçu pour tous les intervenants d'un chantier : architecte bien sûr, mais aussi entrepreneur ou bureau d'études par exemple. Dans cette deuxième partie de l'interview, nous abordons, entre autres, le fonctionnement du métré.
PodCast Suite de l'interview JC Favreau Batimax
MG : Les données comptables peuvent être exportées ?
JCF : Oui, les exports comptables (fichiers texte) sont du type Sage. On peut exporter les situations de paiement, c'est à dire tout ce qui est nécessaire à la facturation. Batimax ne fait pas de comptabilité générale, mais une comptabilité de chantier. Cela veut dire que sur un chantier, à un moment donné, l'architecte va établir des situations de paiement compte tenu de l'avancement des chantiers que lui auront communiqué les entreprises et qu'il transmettra à ses clients. C'est avec ces éléments-là que le client et les entreprises peuvent faire la facturation. On peut également exporter vers la comptabilité tout ce qui concerne la main d'oeuvre.
MG : Batimax suit également l'avancement des travaux ?
JCF : Absolument, il permet de saisir l'avancement des travaux de manière globale ou détaillée, et à partir de là il sait combien doit être payé une entreprise par exemple. Il peut aussi calculer les retenues de garantie, les comptes pro-rata, etc.. Batimax va vraiment jusqu'à l'achèvement complet des chantiers, et même au-delà avec la levée des garanties.
MG : Je suppose que Batimax dispose d'un planning ?
JCF : Au niveau de l'outil de base qui est le bordereau dans lequel on fait la liste des ouvrages et des intervenants, il y a deux outils importants. Le planning effectivement, qui permet de planifier les tâches avec des liens logiques entre elles, si on décale l'une ça décale l'autre, le planning sait intégrer les jours fériés, ponts et jours de grêve. Et puis il y a également le métré qui est très innovant, c'est un métré central dans lequel on décrit sur un tableur (intégré) tous les calculs d'une maison (sols, périphérie, fenêtres, etc..) de façon interactive.
L'intérêt de ce métré est que si on agrandit par exemple la dalle du rez-de-chaussée, ça va agrandir automatiquement tous les murs et le plancher. Donc on peut faire un métré interactif qui décrit le volume, suivant la manière dont on veut de le présenter, soit classique par minute, soit par tableur comme on le fait maintenant. Chacun peut construire son propre modèle, suivant la manière dont il travaille.
Il peut d'ailleurs y avoir différents modèles de métrés selon les typologies de construction. Et à partir du moment où ce métré est fait, les cellules qui contiennent les quantités, par exemple la surface des murs extérieurs, sont reliées aux ouvrages qui correspondent à cette quantité, par exemple du parpaing mais aussi de l'enduit, de la peinture, etc.. L'intérêt de ce métré central est que lorsque-l'on modifie la volumétrie, tout le métré se recalcule, et par conséquent le devis lui même. C'est très rapide et vraiment très intéressant.
De cette manière, une fois que l'on a conclus un marché avec un client ou une entreprise, si on modifie le métré, Batimax va alors automatiquement calculer les avenants, avec tous les travaux supplémentaires à réaliser. Si on travaille avec la CAO, de la même manière, les devis seront automatiquement recalculés à partir des nouveaux plans.
MG : C'est assez impressionnant !
JCF : Oui, c'est très intéressant, parce-que dans ces métiers, il faut pouvoir faire des hypothèses très rapidement, il faut pouvoir communiquer des choses très précises à chacun facilement.
MG : Je crois que Batimax intègre également un traitement de texte ?
JCF : BatiMax intègre un traitement de texte et un tableur (4D), ça permet aux utilisateurs d'avoir de la liberté pour beaucoup de formulaires, dont la possibilité de faire des contrats qui sont reliés à la base de données.
Dans la prochaine version, on aura un nouveau système d'alertes très synthétique, sous forme d'un tableau de bord, pour le temps et les coûts par rapport aux prévisions.
MG : Batimax intègre également une base de données "Descrithèque" ?
JCF : Oui, c'est pour faire des CCTP (Cahier des Clauses Techniques), c'est une grosse base de données très professionnelle intégrée à Batimax, qui permet de décrire précisément les descriptifs des ouvrages, avec la réglementation, les normes, les clauses communes, etc..., c'est vraiment indispensable.
MG : Comment se passe le suivi financier des chantiers ?
JCF : A partir du moment où on a conclus le marché (avec les avenants, etc..), le travail commence et les entreprises doivent être payées tous les mois. Pour cela, on fait l'avancement des travaux, c'est à dire que l'on pointe ce qui a été fait, soit globalement par montant, soit très finement, par quantité d'ouvrage. A partir de là, on dispose d'un état d'avancement des travaux par entreprise, en pourcentage et en montant, qui est chaîné aux situations de paiement. Ce sont ces situations qui permettent d'établir des certificats de paiement qui sont envoyés aux clients ou aux entreprises partenaires. C'est important, parce-que c'est l'arrêt des comptes, mois par mois, sur le chantier. C'est à partir de là que l'on fait les factures.
L'avancement est une plaque tournante. A partir du moment où on a fait l'avancement, on peut gérer tout l'aspect financier et également tout l'aspect matériaux. C'est à dire qu'avec l'avancement, on doit savoir ce qu'il nous reste comme matériaux sur le chantier, pouvoir le réapprovisionner et passer des bons de commandes aux fournisseurs.
MG : Batimax est disponible en version réseau ?
JCF : En monoposte et réseau, y compris en réseau hétérogène( Mac-Windows, grâce à 4D), ce qui est assez courant dans une agence d'architectes, où vous pouvez très bien avoir le dessinateur qui travaille sur Mac et le gestionnaire sur Windows.
MG : Batimax dispose d'outils de communication en interne ?
JCF : On peut faire facilement des imports-exports pour que les utilisateurs puissent utiliser leurs outils de communication habituels, mais on a mis également des liens internet directs, par exemple dans l'annuaire on peut accéder directement à un site ou à un envoi d'un email. Dans la bibliothèque également; et puis on a mis un lien permanent (que l'on peut décocher) avec notre base internet pour avertir les utilisateurs lorsqu'il y a des mises à jour qu'ils peuvent télécharger.
MG : Pour résumer, le point fort de Batimax est sa capacité à coordonner tous les acteurs d'un même chantier ?
JCF : Oui, il est vraiment unique là-dessus, et il correspond bien à l'économie du Bâtiment, qui est constitué essentiellement de petites unités interactives et communicantes. 85 % du C.A. du bâtiment est fait par des entreprises de moins de dix personnes.
MG : Vous avez des clients Batimax qui ont eux-même des partenaires équipés avec Batimax ?
JCF : Oui, bien sûr il y a des réseaux qui se sont constitués. Par exemple un cabinet d'architectes qui a l'habitude de travailler avec des entreprises, et équipées de Batimax. C'est très pratique. Batimax est vraiment adapté pour ces configurations, c'est elles qui ont le plus de besoins. On a équipé de grands groupes également, mais on se rend compte qu'ils exploitent finalement moins les capacités de Batimax que les petites entreprises qui doivent tout gérer par elles-mêmes.
MG : Votre site internet est important dans votre communication ?
JCF : Le site internet est très important, tout le monde peut télécharger une version d'essai valable un mois. Tout ce qui est fait avec la version d'essai pourra bien sûr être réutilisé avec la version définitive. Il y a aussi les mises à jour et le manuel PDF, c'est un gros noyau d'informations.
MG : Le site vous amène beaucoup de clients ?
JCF : Oui, le site nous apporte pas mal de prospects. Mais c'est le bouche à oreille qui est le plus efficace pour nous.
MG : Comment est distribué Batimax ?
JCF : Nous le commercialisons nous-même et aussi par l'intermédiaire de distributeurs, en particulier avec la société A.DOC. A une époque, nous faisions tous les grands salons (de la Construction mais aussi l'Apple Expo), mais on s'est aperçu que ce n'était pas si rentable que cela, car c'est très couteux.
MG : Ce n'est pas trop difficile de faire à la fois le développement et la commercialisation du logiciel?
JCF : Si, c'est difficile. Rapidement, nous voulons nous concentrer sur la conception et laisser la commercialisation du logiciel à un ou des distributeurs.
MG : Vous passez de la publicité dans les magazines spécialisés également ?
JCF : Oui, de temps en temps.
MG : Au bout de tant d'années d'existence, le logiciel n'a-t-il pas perdu de sa convivialité ?
JCF : De l'avis des utilisateurs, il est de plus en plus intuitif. Le logiciel a été refait intégralement trois fois, tout en étant à chaque fois compatible avec la version précédente. On a vraiment un soucis de qualité constant. La version 10 actuelle est très mûre et très au point.
MG : Vous proposez des contrats de maintenance à vos clients ?
JCF :On ne fait pas de contrat de maintenance, on a très peu de demande à ce niveau. Nous proposons par contre une hot-line téléphonique et une assistance via le site, notamment pour les mises à jour. Il y a des mises à jour assez fréquemment et elles sont disponibles sur le site. Nous faisons également des cessions de formation directement chez les utilisateurs. Archic est agréée pour la formation professionnelle.
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