Le logiciel Batimax est très étonnant, destiné aussi bien aux architectes qu'aux entrepreneurs, bureaux d'études, artisans ou encore constructeurs de maisons individuelles, Batimax (anciennement Batimac) peut gérer intégralement un chantier, de la récupération et de l'interprétation automatique des plans conçus en CAO au suivi financier et à la facturation. Nous avons donc rencontré Jean Chrétien Favreau, son créateur, lui-même ancien architecte, qui a bien voulu répondre à nos questions.
MacGestion : Quelle est l'histoire de Batimax ?
Jean Chrétien Favreau : Le logiciel a été créé en 1985 sur Mac, à la suite d'une étude que j'avais menée dans le cadre de la filière Bois. Il est maintenant ouvert à tout type de construction. Le but du logiciel, depuis son origine, est de faire communiquer entre eux les différents acteurs d'une filière construction, aussi bien architecte, qu'entrepreneur, fournisseur ou ingénieur. Il y a beaucoup d'échange d'informations dans ces métiers et Batimax est là pour permettre l'échange d'informations entre les différents partenaires de la filière de production.
MG : Batimax centralise les données d'un projet ?
JCF : Oui. L'architecte saisit les informations initiales, il est à l'origine de la description du projet. Ensuite, il va envoyer des appels d'offres à des entrepreneurs, qui vont lui retourner des devis, eux-mêmes par la suite envoyés au client, il y a toujours beaucoup d'échanges pour préparer le chantier. Et lorsque le chantier commence, il y a encore beaucoup d'échanges, car il faut passer des marchés avec le client, passer des marchés avec les entreprises, qu'elles-mêmes puissent en passer avec des entreprises partenaires, sous-traitantes ou non, avec lesquelles elles travaillent.
PodCast Interview Jean Chrétien Favreau Batimax
Batimax peut intervenir à tous ces moments. A partir de là, le logiciel nous aide à gérer l'avancement du chantier. Au fur et à mesure que le chantier évolue, que le nombre de mètres carrés batis avance, Batimax nous assiste de nouveau, il permet de savoir qui doit être payé, de combien, de savoir également, pour les matériaux, la quantité nécessaire pour approvisionner le chantier, et en termes de main d'oeuvre, de savoir où on en est en nombre d'heures travaillées.
MG : Quelle est la caractéristique principale de Batimax ?
JCF : La caractéristique de Batimax est d'être le seul logiciel à ne pas être dédié à une seule profession. Les autres logiciel de gestion de chantier sont dédiés soit aux architectes, soit aux entrepreneurs. Batimax est utilisé par l'ensemble des partenaires de la filière construction. C'est vraiment un logiciel transversal.
MG : Revenons à l'histoire de Batimax.
JCF : A l'origine j'ai été chargé d'étude, par le Ministère du Logement, pour étudier l'informatisation de la filière bois construction, en 1983. A la suite de cette étude, j'ai fait un logiciel, qui a été développé par la suite par des informaticiens. Il a été en premier lieu édité par la société Arbor, puis par la société Gimeor sous le nom de Product, et par la société Abvent, sous le nom de BatiMac. Il s'appelle Batimax depuis qu'il compatible Mac et Windows.
Nous avons commencé en 1985 et à l'époque les réseaux étaient hétérogènes, il n'y avait pas encore Internet, c'était assez compliqué. Mais on a toujours gardé cette idée depuis l'origine, de faire communiquer les gens entre eux. C'est dans cette voie que Batimax a été le premier logiciel chainé à des logiciels de CAO comme Architrion et Archicad. En dessinant tous les éléments d'une maison par exemple, Batimax peut calculer tous les prix des ouvrages classés par corps d'état.
Depuis 1992, BatiMax est édité par la société Archic, on en est maintenant à la version 10. C'est un logiciel qui a beaucoup évolué, avec lequel 800 sites ont été équipés, et qui a fait près de 1,3 millions d'euros de chiffre d'affaires.
MG : Quelle est la proportion d'utilisateurs sur Mac ?
JCF : 60 % environ.
MG : Quelle a été l'évolution de Batimax ces dernières années ?
JCF : Batimax est passé sous Windows grâce aux évolutions de 4D avec lequel il est développé.
On a mis au point, également, avec le centre national du bois, une base de données (intégrée à Batimax) qui répertorie tous les ouvrages en bois qui constituent une maison en bois, ouvrages classés par corp d'état, c'est une base unique. Cette base peut être directement chaînée à des logiciels de CAO, ce qui fait que l'on a maintenant un chaînage intégral entre la conception et la gestion du chantier.
MG : C'est un logiciel très ouvert ?
JCF : Oui, on a essayé de faire un logiciel partagé entre tous les partenaires et adapté à tout type de construction. On peut aussi communiquer avec les fournisseurs par internet. On peut appeler un fournisseur de sanitaires par exemple, télécharger sa base ou la mettre à jour; on a fait toutes les interfaces qu'il fallait pour que la communication soit simple et complète. Batimax est très ouvert, et grâce à internet, on peut maintenant faire communiquer les partenaires très facilement.
MG : Avec quels logiciels de CAO, Batimax est-il chaîné actuellement ?
JCF : Sur Mac, il est chaîné à ArchiCad et VectorWorks. Sur Windows, à SoftPlan et CadSoftBuild.
MG : Le module Communication-CAO est la principale raison d'achat du logiciel ?
JCF : Non, ce n'est pas du tout l'essentiel du programme, ce n'est pas la partie la plus utilisée, mais elle va se développer de plus en plus.
La plus utilisée, c'est la gestion des chantiers : envois d'appels d'offres, descriptif des différents ouvrages par corps d'état (à chaque endroit : fenêtres, dalles de bétons, etc...), calculs de métrés, etc.. A partir de là, les architectes envoient ces données aux entrepreneurs, qui, s'ils ont eux-même Batimax, chargent directement les données, et s'ils n'ont pas Batimax, traitent les données sous Excel, puis réexpédient un fichier qui est importé et restructuré sans problème dans Batimax. C'est ce type de correspondance entre partenaires qui est le plus utilisé maintenant dans le logiciel.
MG : Batimax gère en fait tous les acteurs d'un chantier ?
JCF : Oui, c'est vraiment la gestion intégrale d'un chantier, depuis les premières études jusqu'à la réception des travaux. BatiMax a été conçu étroitement avec ses utilisateurs, il répond aux besoins de la filière tout en s'adaptant aux besoins spécifiques des différentes professions.
MG : Revenons au chaînage CAO, comment cela se passe-t-il exactement ?
JCF : Les dessinateurs en CAO exportent un métré (fichier texte) dans lequel les éléments dessinés ont un nom (murs en parpaings, toitures en tuiles, etc..) qui correspond à des ouvrages de la bibliothèque de Batimax. Le logiciel peut donc, avec cette correspondance et les quantités du métré, faire très rapidement un devis, en classant les ouvrages par corps d'état (maçon, électricien, menuisier, etc..). Les quantités sont très détaillées, par exemple pour un mur, en plus de sa surface, on aura également la quantité de parpaings nécessaire, la quantité de ciment et la quantité d'heures de travail.
MG : Quelle a été la plus grande problématique de Batimax ?
JCF : C'est celle qui concerne la communication entre les différents partenaires du chantier. Il fallait que Batimax puisse être utilisé par des professionnels qui n'ont pas tout à fait les mêmes besoins, mais qui partagent la même mémoire. Par exemple, un architecte n'aura pas besoin de connaître la quantité de ciment nécessaire pour la construction d'un mur, la surface du mur lui suffira, alors qu'un entrepreneur, lui, aura absolument besoin de connaître le déboursé en matériaux et en main d'oeuvre pour calculer son prix de revient et affecter ses marges.
Batimax a réussi progressivement à répondre à cette problématique. L'architecture du logiciel, le classement des données, est fait de telle manière que chacun trouve les informations dont il a besoin sans être géné par des informations qui ne le concernent pas. Il y a la logique commune d'une mémoire partagée, et la structure propre à chaque utilisateur. C'est un logiciel lisse en surface, dans lequel chacun va trouver facilement les informations dont il a besoin. Si l'un a besoin de grandes plages de descriptifs ou s'il a besoin de coller des images de ce qu'il veut faire, comme un architecte, il trouvera sans problème cette fonctionnalité. A l'inverse, il ne sera pas géné, le logiciel étant ergonomique, par des fonctionnalités dont il n'aura pas besoin comme des calculs de main d'oeuvre qui sont utiles aux Entrepreneurs.
MG : Quel type de clientèle avez-vous ?
JCF : Dans une filière de construction, on a tous les types de professionnels, aussi bien des maîtres d'ouvrages, publics ou privés, des mairies ou des promoteurs par exemple, que des architectes ou des maîtres d'oeuvres, mais également des artisans et des entrepreneurs, des constructeurs de maisons individuelles et des bureaux d'étude. A un niveau très technique, on dispose de bases de données très professionnelles, pour la climatisation par exemple. Batimax est compatible avec les plus grosses bases de données, comme Descrithèque pour les descriptifs techniques, et il est le seul sur Mac à être compatible avec Batiprix du Moniteur.
Batimax donne à la fois une belle souplesse de travail, car on peut faire diverses hypothèses rapidement, et en même temps une belle rigueur indispensable à beaucoup de tranquillité.
Logiciels - Batimax - Batimac - Archic - Logiciel de gestion de chantiers - Logiciel pour architecte
Bonjour,
Le logiciel BATIMAX a beaucoup évolué depuis sa parution dans Mac Gestion.
Nous en sommes l'éditeur, et nous souhaitons pouvoir faire la mise à jour des informations.
Vous est-il possible de me contacter à ce sujet svp ?
Bien cordialement,
JC FAVREAU
mobile : 06 80 85 07 76