Frédéric Petit, collaborateur à MacGestion (voir l'article sur Cogilog Gestion), s'occupe également de la société de communication QuatuorProd. Cette entreprise parisienne a la particularité de disposer d'aussi bien de compétences en création internet qu'en création "papier". Entre les agences de com prestigieuses mais souvent hors de prix pour les petites entreprises et les "amateurs", il n'est pas si courant de voir une agence de com abordable, à taille humaine, pouvant prendre en charge toute la communication d'un client, du web au "print", tout en ayant une approche marketing et efficace en terme de retour sur investissement. QuatuorProd est de celles-là. Nous avons donc demandé à Frédéric Petit de nous présenter son entreprise et lui avons demandé son avis sur le marché de la création web et print, la place du Mac dans le milieu de la création, Mac OS X et les outils de création qu'il utilise.
MacGestion : Quelle est l'activité de QuatuorProd ?
Frédéric Petit : Quatuorprod est une structure orientée vers la réalisation de sites Internet et la création de support papier à l'image de l'entreprise (papier en tête, cartes de visite, enveloppes, cartons d'invitations...).
En matière internet notre activité se déploie selon trois axes :
- En amont un travail est réalisé sur l'entreprise et son environnement (concurrents, positionnement produits,...).
- La création du site proprement dite (rédaction de contenu, images, signature,...).
- Le suivi et l'évolution du site (statistiques de fréquentation, référencement,...).
Nous proposons des solutions clé en main de manière à ce que nos clients puissent se concentrer sur leur activité.
En matière de création papier, nous produisons tous graphismes et support associés pour la relation commerciale de l'entreprise ; ce qui va de la carte de visite jusqu'à la plaquette commerciale. De même nous pouvons à la demande créer un logo, une charte graphique.
MG : Comment est constituée votre équipe ?
FP : La taille de l'équipe varie en fonction du projet ; en règle générale de une à quatre personnes. De cette manière nous minimisons les coûts. Ma principale mission et de trouver de nouveaux clients, en plus de la conduite de projet.
QuatuorProd est dans les faits une entité fédératrice. C'est un support pour apporter de la crédibilité à des personnes qui habituellement travaillent seules.
Cette notion d'équipe est particulièrement importante. D'une part elle permet de rassurer les clients éventuels sur les capacités de QuatuoProd à répondre à leur attentes. D'autre part, elle permet une forme d'émulation dans le travail. Chaque collaborateur apporte sa sensibilité et ses compétences dans l'élaboration du projet.
MG : Apparemment, le point fort de QuatuorProd est d'apporter une approche aussi bien graphique que marketing au projet client ?
FP : Oui, notre objectif est de proposer une approche centrée sur les outils du marketing. Nous analysons méthodiquement le positionnement de nos clients et de leurs produits. Notre but est que chaque euro investit le soit à bon escient. N'oublions pas qu'un investissement qui se chiffre en milliers d'euros, est un risque pour l'entreprise.
Dans cette optique le fond prime sur la forme; nous nous attachons à faire en sorte que le contenu soit la plus value du site. Avant toute chose, l'internaute doit pouvoir trouver une information susceptible de l'intéresser. Ce qui ne veut pas dire que nous ne soignions pas le design, mais nous l'envisageons davantage comme un "accompagnateur" de contenu.
Ce faisant, la partie graphique doit coller à l'image de l'entreprise, à ses valeurs, pour permettre au site d'augmenter sa durée de vie, et donc par conséquent d'améliorer le retour sur investissement. La communication, quel qu'en soit le support, est une opération complexe, car fondée sur les comportements humains ; l'utilisation d'outils marketing permet d'en augmenter l'efficacité de manière significative.
Un autre aspect essentiel de notre démarche et la mise en place du "sur mesure". Cela peut prêter à sourire, mais il s'agit d'une réalité qui couvre la reconnaissance des besoins, l'élaboration d'une démarche qualitative, et la production d'une communication qui colle à l'image de la société, à son positionnement sur le marché. Pour le client, il est essentiel de savoir qu'il a été bien compris ; c'est tout le sens de la démarche "sur mesure".
MG : Vous prenez en charge aussi bien la création complète d'un site web que toute la communication "papier" du client. Cette offre complémentaire est-elle appréciée de vos clients ?
FP : Assez paradoxalement, le client qui vous demande une création globale est plutôt rare. Cela s'explique facilement par le fait que le temps de l'entreprise n'est pas le temps de la communication. Dans bien des cas, nos clients disposent déjà d'un site internet ou d'une communication "papier".
Il est très difficile de proposer une communication globale car cela nécessite de réinvestir dans des supports que l'entreprise possède ; il faut la plupart du temps écouler le stock de l'existant pour le "papier", ou bien attendre que le site soit en fin de vie, ou ne colle plus à l'image de l'entreprise. Ces deux aspects se rencontre rarement au même moment ; la gestion au coup par coup est encore la règle pour de nombreuses entreprises. Les seuls cas pour lesquels il est possible de proposer une communication globale concerne les jeunes entreprises ou sociétés en cours de création. De ce point de vue, la question de la cohérence est bien souvent mésestimée par les entrepreneurs. Pour une structure comme la notre, Il est toujours plus difficile de s'appuyer sur l'existant ou des choix stratégiques antérieurs. Mais bon, la réalité des situations s'imposent à nous, et en tant que tel nous nous devons d'y répondre avec les mêmes exigences.
MG : Quelle est la proportion "création web" sur votre CA global ?
FP : La création de site web et ses dérivés (suivi de positionnement, statistiques de fréquentation,...) représente 3/4 de notre CA.
MG : Le CA généré par votre site internet est-il important dans votre CA global ?
FP : Oui, dans la mesure ou la plupart de nos clients adhèrent à notre démarche suite à la visite de notre site Internet. Le site les rassure et leur permet de franchir le pas. Un site internet représente un investissement conséquent ; il s'agit donc pour le client de ne pas se tromper de partenaire. Ceci dit nous pratiquons le démarchage commercial classique à l'aide du bon vieux téléphone, et du plus récent mail. Un site Internet ne fait pas tout, c'est une caisse de résonance. C'est un support complémentaire pour une démarche commerciale.
MG : Comment se porte selon vous le marché de la création web ? et celui de la création "papier" ?
FP : En matière de création web comme "papier", les poids-lourds résistent mieux que les petites structures très sensibles aux phénomènes conjoncturels ; le report d'investissement des clients (même minime) peut avoir des effets catastrophiques sur la trésorerie.
Le marché de la création web n'est pas encore mature pour ce qui est de la demande. La plupart des entreprises n'entrevoient pas ou peu le potentiel offert par les NTIC ; paradoxe, elles préfèrent se concentrer sur des investissements dont l'effet peut être perçu immédiatement . Il faut certainement y voir une spécificité du modèle entreprenarial à la française. C'est un problème de génération. La plupart de nos clients sont "jeunes", et pour ces derniers l'absence de site Internet et vécu comme un réel handicap.
Une autre chose est l'état de l'offre. Lorsque vous voyez des devis pour un même site dans un rapport de 1 à 20, le client ne peut comprendre cette disparité, et aura tendance, ce qui est parfaitement compréhensible de son point de vue, à signer avec la proposition la moins onéreuse. Cette élasticité de l'offre en matière de prix n'est pas de nature à rassurer les décideurs. Comment justifier des écarts de prix aussi grands ? Même les meilleurs pédagogues, ou commerciaux, s'y cassent les dents. On trouve des sites à 300 € TTC, ce qui ne représente même pas une journée de travail pour un graphiste en free-lance. Est-ce réellement sérieux ? Force est de constater que cela tire les prix vers le bas, ce qui peut se comprendre dans des proportions raisonnables. A titre d'exemple, nos tarifs pour un site 5 pages (graphismes, typo, textes, images) avec hébergement débute à 2310 € HT.
La création papier continue de voir ses marges se réduire. Avec la mise en place de système d'information électronique tel que le mail, la communication papier tant à devenir un objet de luxe. C'est d'ailleurs sur ce créneaux que le travail le plus intéressant peut être réalisé. Mais lui aussi tend à devenir rare...
La plupart des secteurs économiques ont fait leur révolution des coûts ; pourquoi la communication devrait-elle échapper à la règle ?
MG : Les différents acteurs de la publicité et de l'impression que vous rencontrez sont-ils toujours autant favorables au Mac ?
FP : Non pas qu'ils soient particulièrement favorables au mac, mais la tentation du PC devient de plus en plus forte. Il y a dix ans vous ne trouviez pas de PC chez un imprimeurs ou dans un staff de conception de pub. Aujourd'hui, l'hétérogénéité du parc de machine est monnaie courante. Il me semble que de ce point de vue, Apple porte une lourde responsabilité, en ne prenant pas suffisamment en considération les desiderata de ses clients. Rendez-vous compte, La firme de cupertino commence à peine à avoir une politique tarifaire acceptable ; ce qui est monnaie courante dans le monde PC. Adobe, Quark et consorts y sont aussi pour beaucoup : en effet pendant longtemps le client Mac a été vu comme une vache à lait. Il ne tient qu'a la volonté de ces firmes de regagner le terrain perdu dans les entreprises. Ce qui en soit n'est pas une mince affaire...
MG : Quelle est la tendance actuelle selon vous ?
FP : Le mac en entreprise est toujours vu comme une curiosité, hors les secteurs historiques d'Apple. La faiblesse de la logithèque, comparativement au PC, y est sans doute pour beaucoup. Néanmoins, il m'est arrivé de rencontrer des directeurs disposant d'un powerbook alors même que leurs collaborateurs disposaient de portable PC. Preuve s'il en est de la vision haut de gamme des produits de la marque, ou en tout cas identifiée comme telle par les décideurs informatique. "J'adopte le powerbook car il est une marque de statut social, de réussite".
MG : Depuis combien de temps utilisez-vous le Mac ?
FP : J'ai commencé avec un MAC 30 SE lorsque j'étais étudiant à la Sorbonne. Après un intermède de 6 ans sous PC, retour sur Mac avec le G3 B&B. Depuis je ne travaille qu'exclusivement sur les machines estampillées d'une pomme, qu'elles soient sous OS 9 ou X.
MG : De quel équipement disposez-vous ? avez-vous migré sur Mac OS X ?
FP : Ma dernière acquisition concerne un G4 Quicksilver 933 1,5 Go de Ram sous jaguar puis panthère. Pour le scanner, j'ai fait confiance à EPSON, leur driver sont parmis les meilleurs sous Mac. L'impression en A4 est réalisée sur une Canon S900. Je dispose également d'un Ibook G4 933 14 pouce, qui me suis dans mes déplacements ou lors de réunions de travail informelles. La plupart de mes collaborateurs sont équipés en mac, avec une exception pour une graphiste travaillant sous PC. Mais nous ne désespérons pas de la faire switcher.
La migration sous OS X était devenue indispensable pour développer des sites en PHP et pouvoir proposer la création de bases de données sous Apache et SQL. De cette manière nous pouvons réellement nous passer d'un PC. Encore que les test de site Internet sous PC et internet Explorer nous impose la présence d'un ordinateur Wintel. Peut-être que le passage à Virtual PC pourrait remédier à cela ?
MG : Comment trouvez-vous os X ? est-il adapté à vos besoins ?
FP : OS X est réellement confortable à l'usage. Le travail en devient plaisir.
MG : Quels outils de création utilisez-vous ?
FP : Nous travaillons sur les standards du print et du web. A savoir pour le print, indesign et QuarkXpress, Photoshop et Illustrator, Acrobat pro (pour les PDF). Pour le web nous créons nos productions à partir de Dreamweaver. J'utilise, à titre personnel, un petit logiciel de gestion de couleur (Color Consultant Pro), que je recommande vivement pour créer des accords de couleurs en combinaison binaire ou ternaire. Rien de bien original dans tout cela.
MG : Êtes-vous satisfaits de ces logiciels ?
FP : Oui, pour la plupart. Un petit bémol cependant pour Dreamweaver qui plante un peu trop à notre goût. Le rachat de Macromédia par Adobe va-t-il y changer quelque chose ? Seul l'avenir nous le dira.
MG : Pour finir, êtes vous content de travailler sur Mac ?
FP : Oh oui, avec la stabilité de l'OS je peux me concentrer sur le travail, et rien que le travail. En deux ans j'ai du redémarrer trois ou quatre fois. L'interface me plaît toujours autant, avec un petit faible pour la fonction Exposé. Mais comment faisions nous avant ?
J'en suis d'autant plus content que j'adhère à la philosophie du mac : simplicité, efficacité, performance. Ce sont ces mêmes valeurs que nous essayons de mettre en œuvre au sein de QuatuorProd.
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Quatuorprod - Prestations sur mesure pour sites Internet et support papier : " QuatuorProd interviewé sur le site "macgestion"."