Nous retrouvons Régis Cottinet, éditeur du logiciel de gestion Billjobs, conçu pour le monde de la communication. Régis Cottinet nous parle des différentes solutions de gestion utilisées par les agences de com, notamment les solutions personnalisées construites à partir des bases de données 4D ou Filemaker, et ce qui les différencie du logiciel de gestion Billjobs. Nous parlons également de l'impact des crises économiques sur le monde de la communication, et de l'Apple Expo.
MacGestion : Les solutions de gestion crées en agence à partir de 4D ou filemaker sont donc des solutions efficaces?
Régis Cottinet : Le problème de ces solutions personnalisées conçues à partir de bases de données comme Filemaker est qu'un développement de logiciel doit vivre et lorsque la personne de l'agence de com qui a réalisé l'application s'en va, il devient très difficile de maintenir et de continuer à adapter le logiciel à ses méthodes de travail. Quand tous les utilisateurs sont formés et ont l'habitude de travailler avec un outil de gestion, c'est difficile ensuite de changer ses méthodes, il faut donc que le logiciel de gestion de l'entreprise soit assuré d'une certaine pérennité.
Surtout, ce qu'une personne peut faire en développement pour des besoins spécifiques à une agence est difficile ensuite à évoluer. Parce-que le spécifique commence toujours par des points de détail et oublie plein de généralités à côté, et quand on commence à avoir besoin de ces généralités on se dit "mais pourquoi on a pas ça?" et le rentrer ensuite dans la logique de développement n'est jamais facile.
Donc c'est vrai qu'il faut avoir beaucoup de recul pour penser à l'ensemble des besoins et c'est un peu ce qui a fait notre force avec BillJobs, c'est qu'on a un assez bon recul. Maintenant on a une bonne soixantaine d'enseignes de communication qui utilisent au quotidien BillJobs, ce qui représente en nombre d'utilisateurs plusieurs centaines.
Ça nous permet d'avoir un assez bon recul, surtout on est très attentif à l'ensemble des besoins et préoccupations de nos clients pour faire évoluer notre logiciel. C'est très important pour nos clients de savoir que leur logiciel de gestion évolue dans le bons sens, avec leurs méthodes de travail.
MG : Comment avez-vous traversé les crises économiques qui ont bouleversé le monde de la com?
RC : Ce qui s'est passé avec l'ensemble des crises économiques, c'est que l'on basculait d'un métier à un autre. Par exemple, à un moment c'est la com traditionnelle qui fonctionnait très bien, ensuite ça a été la promotion des ventes, ensuite les RP (NDLR Relation Presse), ensuite ça a été tout ce qui tournait autour du monde de la santé où il y avait une forte demande en communication. La com autour de la santé a ensuite un peu moins fonctionnée à l'arrivée des médicaments génériques où les labos ont diminué leur investissement publicitaire, peut-être pour l'orienter plus vers la recherche. A ce moment là, il y a des agences de com qui ont disparu. Il a fallu se réadapter, etc..
De manière générale, on se rend compte que quand l'économie va mal, les investissements en communication s'orientent au plus près du produit, c'est à dire qu'on veut communiquer pour un résultat immédiat. Les sociétés vont donc investir sur le packaging, le lieu de vente, etc.. tout ce qui pousse à un achat rapide.
Donc, de notre côté, on a toujours de nouveaux clients, régulièrement, mais c'est vrai que leur typologie évolue beaucoup selon la santé de l'économie.
MG : Comment vous faites-vous connaître auprès des publicitaires et agences de com?
RC : Au début, on a fait très peu de communication, et puis on a eu beaucoup de chance, le bouche à oreille a très bien fonctionné entre agences. Depuis 1997, on va aussi chaque année à l'Apple Expo, ce qui nous permet d'avoir une certaine visibilité et de rencontrer des professionnels qui nous auraient jamais vu sans ce salon. L'Apple Expo nous a permis de signer des contrats, pas sur le moment bien sûr, mais par la suite. On y rencontre aussi des gens qui viennent d'une année sur l'autre, qui n'avaient pas réussi à convaincre leur comptable l'année d'avant et qui l'année d'après sont décidés à passer à l'acte.
Cette continuité sur le salon nous permet également de rencontrer des gens que l'on aurait pas pensé à démarcher. Par exemple, une année j'avais rencontré un revendeur marocain qui m'avait indiqué qu'il y avait un marché important au maroc au niveau des agences de com. A ce moment-là, on était absorbé par le marché français et je ne m'y étais pas intéressé. L'année suivante, il est revenu et m'a convaincu d'y aller, et effectivement j'ai pu signer avec des agences à Casablanca.
On a donc pu rencontrer des agences de com très intéressantes grâce à l'Apple Expo et à ce revendeur qui a su nous convaincre de faire l'effort d'aller sur place.
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